Non, je ne veux pas être ton amie sur Facebook !

Je dois être complètement imperméable au principe de base de Facebook, ou être passée complètement à côté…

Déjà, il aura fallu 3 semaines de regards incrédules ("Comment ça, t'es pas sur Facebook ?" ) et de discussions enragées animées sur les "bienfaits" et "utilités" de Facebook avant que je craque et que je finisse par m'inscrire…

Passées les premières heures minutes de joujou divers avec les (trop nombreuses et souvent redondantes) applications disponibles, la fascination déjà toute relative que j'avais pour le sujet s'est pas mal dissipée.

Déjà, donc, les applis disponibles vont du über-inutile ("(fluff)Friends", "zombies") au totalement-redondant ("superwall", "funwall", "whiteboardwall", "discowall", etc.), quand elles ne sont pas simplement du pire goût possible ("topfriends", "comparepeople", "friends for sale", etc.).

Il faut vite faire un tri, afin de ne pas se retrouver avec un profil de 12km de long, lourd à charger et impossible à consulter, mais au risque de devoir ignorer un nombre incalculable de requêtes d'amis qui veulent partager avec moi telle ou telle application.

Et cela bien sûr sans même parler du partage de mes informations avec chacune de ces applications, et les dangers pour ma vie privée que cela peut représenter…

Surtout, reproche maintes fois entendu au sujet de Facebook, il n'y a aucune distinction entre les amis, les potes, la famille et les collègues.

Sur Facebook, tout le monde est ton "ami". Mouais. Faut voir.

Même les gens que tu connais pas.

Et ça, vous pourrez me traiter de réac' ou d'asociale, mais ça me pose un vrai problème…

Me permettre de "rester en contact" (comme si j'avais besoin d'un site web pour ça) avec les amis restés à Paris, de leur envoyer des petits mots/attentions pour qu'ils sachent que je pense à eux (comme si ils avaient besoin d'un site web pour ça), passe encore à la limite. C'est instantané (enfin, selon la fréquence de lecture des mails/fréquentation du site des dits amis) et c'est parfois assez fun, je dois le reconnaître.

Me retrouver avec dans ma liste des collègues que je peux difficilement qualifier "d'amis" sans faire perdre son sens profond à ce terme, ça m'amuse déjà moins.

D'autant que pour les personnes vraiment convaincues par Facebook le retour en arrière est impossible : comment les enlever de la liste sans les vexer ? Impossible.

Je pourrai leur expliquer en long, en large et en travers que ce n'est pas que je ne suis plus "amie" avec eux (ce que le mini-feed de Facebook se fera pourtant un plaisir de dire à tout le monde) mais simplement que je souhaiterai que ma liste d'amis reflète la réalité, quitte à me retrouver avec 6 amis dans ma liste (ce qui ne me pose à moi aucun problème mais à l'air d'être contraire à l'essence de Facebook, où les gens avec des listes de 500 amis sont monnaie courante), ils resteront convaincus que je ne suis plus leur amie…

Mais l'ai-je jamais été réellement ?

Pis encore, ces gens qui ne me connaissent ni d'Eve ni d'Adam, qu'une simple consultation de mon profil a suffit à convaincre qu'ils voulaient être mon ami, et qui s'empressent de m'ajouter à leur liste d'amis (ou en tout cas de m'en faire la requête puisqu'heureusement une confirmation est demandée à l'intéressée).

Comprenez-moi, c'est (quelque part) flatteur, tout ça, hein, je dis pas. Mais ça ne me viendrait jamais à l'idée, à moi !

En dehors du fait qu'une bonne vieille rencontre à l'ancienne (présentation par amis interposés) ne sera jamais remplacée par une quelconque rencontre virtuelle (les atomes crochus, etc), quid du sens même du mot ami ?

Qu'est-ce que cela reflète sur la qualité de mes relations avec mes "autres" amis, les "vrais", ceux que je connais depuis longtemps, qui m'ont porté quand j'étais bourrée, m'ont servi d'épaule accueillante les soirs de déprime ou ont utilisé la mienne, ont célébré avec moi mes petites victoires et autres bonnes nouvelles ?

A mes yeux, accepter les requêtes de "n'importe qui" sur Facebook est une banalisation de ma relation avec eux et je ne vois vraiment pas en quoi ils auraient mérité ça.

D'autant que Facebook, qu'on se le dise, c'est quand un même un gros repère de dragueurs... Une espèce de meetic géant et gratuit quoi.

Déjà, il y a les applis dédiées au flirt ("flirtable", "are you interested in me").

Et il y a ces délicieux personnages que je qualifie de "collectionneurs" : ceux qui vous demandent d'être leur amie, et quand vous consultez leur profil vous constatez qu'ils ont 143... copines. Pas un pote mec, que des nanas, et plutôt jolies (ou en tout cas posant de manière à être sexy ou belle) dans l'ensemble, toutes recrutées dernièrement, et pourtant quasiment aucun messages d'elles sur le profil…

J'adore ^^"

Bon ok, je vais être honnête, une petite part de moi est quelque part flattée d'avoir été sélectionnée, mais le sentiment dure 1/4 de seconde, jusqu'à ce que le dégoût refasse surface : eh oh, on est pas au marché à bestiaux pour choisir des laitières là, hein.

Bref, cette longue diatribe (typiquement pouipoui si il en est) pour exprimer ma déception vis à vis de facebook, auquel je ne vois qu'une utilité toute relative dans l'état actuel des choses. Pas mal de changements de fonctionnement pourraient peut-être me faire changer d'avis, mais j'imagine que Facebook y perdrait toute son "âme" et ne serai plus Facebook.
Peut-être que le problème est simplement là, quitte à être inscrite un réseau social non professionnel, il faudrait que ce soit à un autre :)

Et le mot de la fin, peut-être le plus important : j'espère…

  • que ceux qui m'ont fait des requêtes et n'ont pas reçu de réponse comprendront pourquoi,
  • que ceux qui s'apprêtaient à me faire une requête sans m'avoir jamais rencontrée ou parlée y réfléchiront bien à deux fois avant (histoire de gagner du temps), surtout si ils sont masculins, pas dans ma région, et ont déjà des dizaines "d'amies",
  • que ceux qui seront peut-être amenés à disparaître de ma liste "d'amis" dans le futur, de par leur position de collègue éloigné par exemple, ne se vexeront pas et y verront bien le reflet de vouloir se rapprocher de la réalité, et non une déclaration d'inimitié,
  • que ceux qui sont mes véritables amis, et qui resteront toujours dans ma liste, fut-elle rédigée sur Facebook ou dans ma tête, sauront à quel point je les apprécie et tiens à eux, site web ou pas :)

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