Voici le sujet qui me tient probablement le plus à coeur de toute la série d’articles autour de bébé.
J’ai toujours entendu ma mère dire qu’elle n’avait pas pu m’allaiter car elle n’avait « pas assez de lait »…
Cette affirmation maintes fois entendue m’avait programmée, et j’étais persuadée que moi aussi j’aurai des difficultés, je disais « si j’y arrive, j’aimerai allaiter »…
Afin de mettre toutes les chances de mon côté, je me suis donc renseignée, et j’ai découvert que c’était en fait une ineptie et que ce phénomène de « manque de lait » est rarissime et que l’échec de l’allaitement de nombreuses femmes depuis plusieurs générations est en fait du à une méconnaissance du sujet, tant par les premières concernées, les mamans (et leur entourage), que par les personnes sensées les accompagner, les soignants.
J’espère par cet article éliminer des idées reçues, rassurer des mamans et leur faire comprendre à quel point il est important d’allaiter leur enfant, et que c’est accessible à tout le monde.
Je sais qu’il est de bon ton de dire « il vaut mieux une maman qui biberonne heureuse qu’une qui allaite malheureuse », ou encore que le plus important c’est que bébé soit nourri, point, ou même que c’est pas grave de ne pas allaiter et qu’il ne faut pas culpabiliser celles qui n’y arrivent pas (je ne parle pas de celles qui ne veulent pas par conviction, bien que là aussi je me pose des questions sur les sources de ces convictions).
Sauf que, c’est hypocrite et surtout ça n’adresse pas le vrai problème.
Le vrai problème ce n’est pas les mamans, mais plutôt ceux qui les accompagnent et les découragent, par manque d’information ou tout simplement parce que culturellement ce n’est pas encore redevenu normal…
Et pourtant quoi de plus normal que de nourrir un bébé humain avec du lait humain ? Nous sommes la seule espèce mammifère qui nourrisse ses enfants avec un autre lait que le sien.
Je vous invite à consulter ce tableau comparatif des compositions de laits de différents mammifères, dont l’homme. Certes le lait de vache est le moins éloigné du nôtre, et c’est pour ça qu’il constitue la base de la majorité des préparations artificielles, mais il n’en reste pas moins peu adapté aux nourrissons humains.
Et pourtant, on continue d’en vanter les mérites, les mentions obligatoires sur l’allaitement maternel comme étant meilleur que les industriels doivent inscrire sur leurs brochures et produits sont reléguées à des emplacements (et dans des tailles) que personne ne lira, et les gens persistent à croire que ce n’est pas « si mauvais ».
Et pourquoi ?
Parce que les industriels ont réussi à persuader des générations de mamans que les préparations qu’ils proposaient était aussi bonnes que le lait qu’elles produisent (c’est faux) et qu’allaiter était une corvée ou du moins une imposition (c’est tout aussi faux), et parce que les professionnels de santé (même les pédiatres, sages-femmes, etc.), si ils ne font pas la démarche volontaire de s’y intéresser et de faire un cursus supplémentaire, sont presque tous en carence totale de formation sur le sujet (quelques heures sur plusieurs années), les amenant à donner de très mauvais conseils quand ils ne recommandent pas tout court d’arrêter (et c’est scandaleux).
Il s’agit pourtant d’une question de santé publique…
Je vais dans cet article tâcher de démonter les mythes, expliciter les réelles difficultés qu’il est possible de rencontrer, identifier les clés de la réussite et les repères utiles au bon démarrage, et enfin lister le matériel utile (ou pas) et les livres à lire.
Cet article est donc découpé en 5 parties :
- Les bienfaits ;
- Les mythes ;
- Les vraies difficultés possibles ;
- Les clés de la réussite ;
- Matériel (in)utile et À lire absolument.
J’ai essayé d’être aussi exhaustive que possible, l’allaitement est un sujet très riche et j’aurai probablement pu en écrire le triple…
J’espère que cette lecture vous intéressera et éventuellement vous rassurera… et surtout que vous trouverez l’allaitement aussi fantastique et incontournable que moi :)
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