L’allaitement, partie 5/5 : Matériel (in)utile et À lire absolument

Suite et fin de l’article sur l’allaitement en 5 parties.


Matériel (in)utile

Le marché de la puériculture est une mine d’or pour les commerciaux et nombreuses sont les entreprises qui voudraient vous vendre quelque chose.
Les mamans allaitantes ne sont pas épargnées… Voici quelques outils populaires qui nous ont semblé utiles… ou pas.

Les coussinets d’allaitement sont surtout utiles les première semaines quand on a des montées de lait fréquentes et abondantes, ce qui a souvent tendance à se tasser un peu par la suite, sauf quand on a un REF ou que bébé modifie soudainement son rythme : par exemple si vous faites une nuit de 8h sans tétée après des nuits avec tétée toute les 3h, il y a des chances qu’en fin de nuit vous soyez bien « pleine » et que vous « fuyiez » un peu… ;)
Idéalement, je conseillerai de les prendre lavables : ça pollue moins et ça se revend très bien !

Les coupelles ou coquilles servent elles aussi à pallier aux fuites de lait, notamment en faisant office de recueil-lait.
Selon leur forme, elles peuvent aussi être utilisées comme "forme-mamelon" ou "protège-mamelon ». Cependant, dans ces deux derniers cas une correction de la position du bébé au sein suffira le plus souvent à résoudre ces difficultés, les rendant inutiles pour ces fonctions.

Les bouts de sein en silicone sont une innovation à double-tranchant. Ils peuvent permettre temporairement de calmer la douleur d’un mamelon irrité par une mauvaise prise de sein ou d’aider bébé à attraper un mamelon trop petit/rentré (par effet ventouse) mais leur utilisation doit être limitée dans le temps sous peine de voir votre lactation diminuer par manque de stimulation (rien n’est aussi efficace que la bouche de bébé) ou votre bébé refuser de prendre le sein « nu ».

Le tire-lait, manuel ou électrique, est à mon sens indispensable, que ce soit pour préparer du stock en cas d’absence ou avant la reprise du travail ou pour l’entretenir une fois ce cap passé… mais aussi si vous ne pouvez pas donner et que vous vous sentez engorgée.
Si vous optez pour un électrique, vous pourrez vous en faire prescrire un, ce qui vous permettra de le louer gratuitement en pharmacie (remboursé par la Sécu).
Dans tous les cas, le choix de la taille des téterelles est primordial pour assurer une pleine efficacité sans douleur.
À savoir enfin, il faut être détendue pour que ça marche, si vous vous focalisez trop sur ce que vous tirez (ou pas) vous ne tirerez rien… Le mieux est de le faire en mangeant quelque chose qu’on aime, ou en regardant une série ou un film, ou en lisant, en regardant une photo de bébé ou en sentant un de ses vêtements… ou même pendant que bébé tète l’autre sein :)
Petite note : il est aussi tout à fait possible de tirer son lait sans accessoire, juste à la main, il y a une technique très efficace.

Les pots et sachets de stockage sont très utiles pour mettre de côté tout le bon lait que vous aurez tiré en attendant que bébé le consomme. Il en existe des tas de marques et contenances, certains sont plus pratiques que d’autres.
Mais une encore meilleure idée, pour éviter les gâchis quand bébé ne boit pas tout le lait décongelé et qu’on veut éviter de le jeter : conserver des petites doses grâce à un bac à glaçons ou un bac en silicone (mon préféré) pour les doses de nourriture quand on commence la diversification. De 20 à 60ml, ces petits « cubes » vous permettront de ne décongeler que de petites doses au coup par coup. Rangez les dans un sac à congélation une fois qu’ils sont pris !

La tasse est une bonne alternative pour donner le lait à bébé autrement qu’au biberon. Il faut en revanche éviter de prendre une tasse à bec quand ils sont petits, surtout un bec souple, car ils risqueraient d’apprendre à le pincer pour boire et de reproduire ce geste avec votre sein… Aïe !
L’avantage de la tasse, c’est que même les prématurés savent y boire, si tant est qu’on utilise la bonne technique : il ne faut pas verser le lait dans leur bouche mais poser le bord sur leur lèvre inférieure de manière à ce que leur langue puisse venir laper le liquide à leur rythme. Il existe une chouette vidéo sur le sujet.

Le DAL, Dispositif d’Aide à la Lactation, est un système constitué d’un tuyau de sonde qu’on plonge dans un récipient de lait d’un côté et qu’on scotche (sur un doigt ou un téton) de l’autre. Il permet au bébé de téter « normalement » (et donc parfois de s’entraîner) tout en ayant une arrivée de lait satisfaisante. Au doigt il permet à n’importe qui de donner à manger sans perturber le mécanisme de succion, au sein il permet de compléter un débit parfois trop bas (bébé trop faible, montée de lait pas encore faite, hypoplasie mammaire…) tout en stimulant la lactation.
Il en existe des tout faits à acheter dans le commerce, mais il est tout à fait possible d’en réaliser un soi-même pour un tout petit budget : il suffit d’acquérir une sonde gastrique de type CH5 (Vygon, référence 310.05, quelques euros, voire moins en pharmacie) et de l’insérer dans un corps de biberon. Ces vidéos, site et forum vous aideront.

Le coussin d’allaitement est souvent décrit comme l’accessoire indispensable à toute maman allaitante… Cela va beaucoup dépendre des positions que vous adopterez, mais la plupart peuvent se faire avec de bêtes coussins et un peu d’imagination.
Vu le prix de vente généralement constaté, il serait peut-être malin d’en acquérir un d’occasion, voire de s’en faire prêter un au début pour confirmer qu’on en aura effectivement besoin.
Le mien m’a finalement surtout servi pendant la grossesse pour caler mon gros bidon une fois couchée, et les premiers jours à la maternité pour faire la position de la Madone (que je fais finalement peu aujourd’hui), mais aujourd’hui ça fait 5 mois qu’il est remisé dans un placard…

Le soutien-gorge d’allaitement est quand à lui primordial. Il faut pouvoir dégainer facilement mais protéger ses seins de la pesanteur, surtout si vous avez beaucoup pris en taille par rapport à avant la grossesse et l’allaitement.
La plupart du temps, le système consiste en un bonnet en deux parties, qu’on peut attacher/détacher d’une main grâce à une attache clipsante (par le haut ou par le milieu), voire un aimant, et certains consistent en un système de « rideaux » (deux pans se superposent et s’écartent). Certains sont même adaptés à la pratique sportive, plus ou moins intensive. Dans tous les cas, préférer sans armatures, ou alors souples.
De nombreuses marques se sont engouffrées dans le marché et proposent des modèles à la fois jolis et pratiques : MamaNana, EnvieDeFraise, BoobDesign pour ne citer qu’eux… mais il est là aussi possible d’en fabriquer un soi-même à partir d’un de ses soutifs si on ne trouve rien dans le commerce qui nous plaise, que ce soit pour des raisons de prix ou d’esthétique.

Les hauts d’allaitement sont un sujet qui divise : certaines préfèrent le système D : un débardeur pour couvrir le ventre, sous un t-shirt pour couvrir le haut : on baisse l’un et on remonte l’autre et ainsi on reste couverte… mais cela nécessite deux épaisseurs et peut être inconfortable quand il fait chaud. Et puis ce n’est pas forcément au goût de tout le monde esthétiquement parlant. Et ça ne résout pas la problématique des robes.
Là aussi les industriels ont flairé le bon coup et proposent des modèles de hauts et robes adaptés, généralement à base de cols à abaisser ou de fentes à écarter mais qui parfois reprennent le principe de la double couche. Ces solutions sont généralement assez pratiques et élégantes et permettent une grande variété de styles (couleurs, matières, …) mais sont plus difficiles à reproduire artisanalement pour les moins habiles (et équipées) d’entre nous, d’où leur succès commercial.

Au rayon textile, on trouve enfin des capes d’allaitement dont le but est de permettre de « cacher » le bébé qu’on allaite.
Personnellement, je suis contre : cela voudrait dire qu’il faut cacher cet acte ô combien naturel, ce qui n’aidera pas à lui rendre ses lettres de noblesse et son aspect de normalité auprès de la population… Et puis cacher bébé sous une cape, c’est encore plus notable, en faire tout un pataquès alors que ce n’est a priori le but…
Bref, si il reste un acte marginal(isé), les mamans ne seront pas encouragées à se sentir à l’aise à le pratiquer en public.
De plus, de nombreux bébés ne les supportent pas, surtout quand il fait chaud.

Un bon moyen de portage peut s’avérer très utile. Écharpe, sling, mei-tai, quel que soit le format il vous permettra de conserver bébé tout prêt de vous (ce qui favorise la lactation) tout en vous libérant les mains, et vous pourrez allaiter (qui plus est assez discrètement sans pour autant que ce soit le but, contrairement à la cape).
Mon article (à paraître) sur le sujet pourra vous éclairer.

Quand bébé grandit, un collier d’allaitement peut s’avérer utile : un bébé de 6 mois (et plus) ne tète pas avec la même concentration qu’un bébé de 3 mois, loin de là… tout les intéresse et est source de distraction, rendant parfois les tétées un peu sportives et chronophages… Une solution peut être le collier d’allaitement, qui va focaliser l’attention de bébé. Bonus, il peut aussi servir de collier de portage (pour éviter que bébé ne joue avec vos cheveux) et de collier de dentition pour soulager ses gencives pendant les poussées dentaires.
Qu’ils soient en perles de bois ou en silicone médical, il est possible d’en trouver de très chouettes auprès de mamans artisans sur Etsy, A Little Market et même Facebook.
Les bracelets d’allaitement, eux, servent principalement à se rappeler par quel sein on a fini la tétée précédente (quand on donne les deux seins), et parfois aussi l’heure de la dernière tétée. Mais comme on a dit qu’on ne calculait pas les heures, et qu’on ne donne pas toujours systématiquement les deux seins (et qu’une simple palpation suffit généralement à savoir lequel est le plus plein), ce ne sera pas utile à toutes les mamans… et on peut de toute façon le faire avec n’importe quel bracelet !

On trouve beaucoup de tisanes d’allaitement, qui contiennent des éléments plus ou moins galactogènes, mais leur efficacité n’est pas garantie. Il semble que leur plus grande qualité est de vous rappeler de boire, ce que nous sommes nombreuses à ne pas faire même quand les signes de soif se font sentir.

À lire absolument

  • La brochure « Le guide de l’allaitement maternel » de l’INPES fourmille d’informations intéressantes et de réponses à vos questions.
  • L’allaitement, de la naissance au sevrage - Dr Marie Thirion : tout ce qu’il faut savoir pour être (r)assurée et confiante : le contexte historique et culturel, les explications scientifiques (mises à jour avec les toutes dernières connaissances), les conseils…
  • Mon enfant ne mange pas - Dr Carlos Gonzales : la lecture obligatoire pour tous les parents, qu’ils allaitent ou non, et même si leur bambin en est déjà à la diversification : indispensable pour avoir confiance en soit et surtout en son enfant.
  • L’art de l’allaitement maternel : une édition 100 % française du best-seller international de La Leche League vendu dans plus de 66 pays, écrit à partir de l'expérience de centaines de milliers de mères qui allaitent, pour répondre à toutes les questions.
  • Petit guide de l’allaitement pour la mère qui travaille - Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau : on croit encore trop souvent que la reprise du travail empêche d'allaiter plus de quelques semaines et oblige à sevrer, mais c’est faux et ce livre, enrichi de nombreux témoignages de mères, détaille les différentes options possibles (et cumulables) pour poursuivre l'allaitement en travaillant.
  • Allaiter, c’est bon pour la santé (de la mère et de l’enfant) - Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau : à lire absolument, une mine d'or d'informations dans un petit livre rapide et facile à lire, qui va droit à l'essentiel sans se perdre dans de longues démonstrations.
  • La quasi-totalité des livres en vente dans la boutique de La Leche League

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